► NE PAS FORCER UNE PERSONNE AQUAPHOBE À APPRENDRE À NAGER OU À NAGER
Après avoir vanté les bienfaits de l’apprentissage de la natation, nuancer nos propos nous semble également fondamental. En effet, apprendre à nager est une bonne chose pourvu que vous - ou la personne aquaphobe que vous tentez de convaincre de lutter contre sa peur - en ayez envie. Aussi, brusquer ou forcer une personne dans son apprentissage de la natation peut avoir l’effet inverse que celui escompté, à savoir renforcer son aquaphobie plutôt que la motiver à la vaincre. Surprendre un·e aquaphobe en l’éclaboussant ou en le·la jetant à l’eau est aussi extrêmement dangereux. Il est effectivement essentiel de comprendre qu’une phobie induit un contrôle de la part de celui ou celle qui la subit, par exemple, lorsqu’il·elle clame qu’il est hors de question pour lui·elle de s’approcher de l’eau. Aussi, pour la vaincre, cette personne doit justement pouvoir prendre conscience qu’elle peut maîtriser la chose qui lui faisait peur, “je sais nager, je peux contrôler les mouvements de mon corps dans l’eau, je n’ai donc plus peur de cet élément”. Or, en prenant une personne aquaphobe par surprise, on lui retire toute possibilité de contrôle et concourons donc à accentuer sa peur de l’eau.
► QUELQUES EXERCICES AQUATIQUES POUR LUTTER CONTRE L’AQUAPHOBIE
Différentes manières de vaincre l’aquaphobie existent, elles sont adaptées au niveau et aux envies de chacun·e… Grâce à elles, (re)trouvez les plaisirs de l’eau !
Pour vaincre votre aquaphobie, vous pouvez commencer par tenter de vous sentir à l’aise dans votre baignoire. Pour cela, vous pouvez par exemple disposer des huiles essentielles dans l’eau, leurs vertus relaxantes vous aideront à vous détendre.
Plutôt que de vous rendre dans une piscine municipale, préférez, si vous le pouvez, une piscine de thalassothérapie, plus “cocooning” elle peut concourir à vous rassurer davantage.
Faites le test du verre d’eau : plongez un verre vide à l’envers dans une bassine. Vous constaterez que l’air reste à l’intérieur du verre ! Eh bien c’est le même principe lorsqu’on plonge la tête sous l’eau : l’air reste dans le nez et empêche ainsi l’eau d’y pénétrer tant qu’on ne penche pas la tête en arrière.
Si vous vous en sentez capable, à la piscine, essayez de vous immerger jusqu’à la taille puis d’aller poser vos mains sur le sol. Vous vous rendrez compte que votre corps remonte tout seul à la surface : il flotte ! En effet, lorsque vos poumons sont remplis d’air, vous ne pouvez pas couler.
► OPTER POUR UNE THÉRAPIE OU UNE MÉDECINE DOUCE
Parfois, le degré d’aquaphobie dont est atteint une personne est tel qu’il n’est pas possible pour cette dernière d’envisager de vaincre sa phobie en étant physiquement confrontée à l’eau. Dans ce cas-là, il est possible d’envisager une thérapie comportementale et cognitive (TCC). La thérapie comportementale et cognitive a pour objectif de vous aider à identifier, à comprendre, et à modifier les schémas de pensées dont l’influence sur vos comportements et vos émotions est négative et nuisible. Pour ce faire, le·la psychologue, psychiatre, ou psychothérapeute à qui vous faites appel va vous confronter à votre phobie en vous amenant à vous demander pourquoi est-ce que vous avez peur de l’eau, et si cette peur est raisonnée et véritablement légitime/si elle ne relève pas davantage de la croyance que de la réalité. Au terme de la thérapie, une prévention sera également faite pour éviter toute rechute.
Vous pouvez aussi vous pencher vers les médecines douces pour vous aider à venir à bout de votre aquaphobie. L’hypnose, par exemple, peut constituer une manière efficace de déconditionner votre peur de l'eau via la recherche de son élément déclencheur dans vos souvenirs conscients ou inconscients.
Enfin, ne sous-estimez pas le pouvoir de la respiration : cette technique peut en effet vous aider à reprendre le contrôle sur votre peur. Et pour cause, en respirant profondément et calmement, vous vous ancrez dans le moment présent ainsi qu’à vos sensations réelles et non à celles que vous projetez ou que vous craignez de ressentir.
Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’une thérapie comportementale et cognitive, d’hypnose, de techniques de respiration, ou encore de sophrologie, le nombre de séances nécessaires pour aider un·e patient·e à aller mieux est bien évidemment variable et adapté aux besoins de chacun·e.